En collaboration avec la société de production française Idéale Audience, EuroArts Music International s'apprête à sortir au cours des trois ou quatre prochaines années une vaste collection portant mon nom: la Bruno Monsaingeon edition. Elle est consacrée à mes travaux avec quelques uns des artistes légendaires de notre époque. Le premier coffret à paraitre (en octobre 2013) de cette édition luxueuse comprendra l'intégrale des neuf films que j'ai réalisés sur et avec Dietrich Fischer-Dieskau, soit six DVDs, ou disques Blu-ray, accompagnés d'un livre abondamment illustré à partir des archives du grand chanteur.
C'est vers la fin des années 80 que Dietrich Fischer-Dieskau et moi nous sommes vraiment rencontrés. Au fil des ans, nous sommes devenus amis, si j'ose ainsi m'exprimer. Ensemble, nous avons filmé une quantité de musique: des récitals (La belle Meunière et un récital de Lieder variés de Schubert, les Amours du Poète et les Liederkreis de Schumann), trois séries de Master classes consacrées à Mozart, Schubert et Schumann, ainsi qu'un vaste portrait rétrospectif, La voix de l'âme.
En 2008, nous nous lançâmes dans une nouvelle aventure: l'enregistrement filmé de conversations avec lui, dans sa belle maison sur les bords du lac de Starnberg proche de Munich. Bien plus qu'une interview, c'est une évocation approfondie de la vie et de l'art du chanteur dont l'ombre gigantesque affectera les générations à venir - un film posthume dont j'ai achevé le montage en 2013 - un an après la mort de Fischer-Dieskau - et publié ici pour la première fois sous le titre Paroles ultimes.
Contenu du coffret :
Volume 2, après Dietrich Fischer-Dieskau de la Bruno Monsaingeon Edition : Yehudi Menuhin. Treize films (8DVD ou quatre Blu-ray) de concerts et d’entretiens, de connu et d’inconnu, de classiques et d’inclassables (Les Quatre Saisons de Vivaldi avec un orchestre d’enfants). Vingt-sept ans de collaboration entre le Menuhin le maître et Monsaingeon l’élève, lui-même violoniste avant d’être cinéaste et filmant son sujet avec une proximité que n’ont pas ses pourtant célèbres portraits de pianistes (Glenn Gould, Sviatoslav Richter) ou de chanteurs (Fischer-Dieskau, Julia Varady).
Moments forts : trois heures et six minutes de « Conversations avec Menuhin » dans sa villa de Mykonos (partiellement utilisées dans Le Violon du siècle – 1994 – donné en ouverture du coffret), le 3ème mouvement du Concerto d’Elgar, « archive d’origine inconnue » présentée dans son (problématique mais émouvant) état d’origine, mais aussi et peut-être avant tout Retour aux sources, trilogie fleuve illustrant le come-back de Sir Yehudi dans sa Russie d’origine, où il a été longtemps persona non grata.
Prouesse de l’ensemble : éclairer le phénomène Menuhin sous toutes ses faces (et Dieu sait…) sans insister sur le cliché « peace and love » dont l’artiste - volontairement ou non - s’est laissé affubler. Difficulté récurrente : faire abstraction des aigreurs sonores et problèmes d’intonation de Menuhin au violon dans les années 1970-1980, largement représentées ici. « Techniquement et musicalement, Menuhin a pris des risques qu’aucun de ses confrères, même les plus grands, n’a osé prendre » déclarait Monsaingeon en 1999 lors de la disparition du grand homme. Pour le centenaire de sa naissance, en 2016, un second volume de documents tout aussi rares sera accompagné de l’album Passion Menuhin – Album d’une vie réédité pour l’occasion.
Contenu du coffret :